[Exclu] Opticiens : des reconversions de plus en plus précoces hors du magasin ?
Aujourd’hui, coup d’oeil sur le second volet de l'étude réalisée par IseeOp, le cabinet de conseil spécialisé en optique, et partagée en exclusivité avec notre rédaction. Il est notamment question des reconversions qui, semble-t-il, interviennent de plus en plus tôt. Pourquoi et comment ? Explications avec Romain Lucas, à la tête d'IseeOp.
La semaine dernière, nous vous présentions en exclusivité les résultats de l’enquête menée par IseeOp sur les rémunérations dans le secteur. Le second volet de cette même étude s’intéresse, lui, aux reconversions. Romain Lucas, dirigeant du cabinet de conseil spécialisé dans le recrutement en optique, nous explique les dynamiques à l’oeuvre ces derniers temps : « Pendant longtemps, nous avons constaté que la reconversion survenait souvent après dix ans d’expérience, portée par un désir d’évolution ou par des projets personnels et/ou familiaux. Mais depuis deux ans, un nouveau phénomène s’impose : près de 20 % des collaborateurs entament une reconversion deux à trois ans après l’obtention de leur dernier diplôme ». Comment comprendre cette envie d’aller voir ailleurs de plus en plus tôt ? « Ce départ précoce s’explique par une désillusion du métier sur le terrain et par un choix de trajectoires beaucoup plus diversifiées : cabinet d’ophtalmologie, mobilité géographique, industrie, missions à l’étranger, etc. » Ce qui veut donc dire que pour nombre d’opticiens, la reconversion ne se traduit pas nécessairement par un éloignement définitif du secteur, mais par une prise de distance d’avec le travail en magasin, en évoluant plutôt au sein de la filière vers d’autres profils de poste.
Autre phénomène observé par Romain Lucas, toujours sur la base de cette enquête : « Depuis six ans, on observe une montée en puissance du freelancing chez les opticiens. En 2020, on dénombrait environ 350 remplaçants opticiens/monteurs-vendeurs en France ; en 2025, ce chiffre dépasse les 650 ». Ce phénomène est-il subi ou voulu ?Pour Romain Lucas, c'est de toute évidence par choix, et non par défaut, que certains collaborateurs optent pour ce statut : « Outre l'avantage financier qu'il procure, ce choix correspond d'abord à une recherche d'équilibre entre vie pro et vie perso. La possibilité de gérer son emploi du temps à sa guise est clairement un élément privilégié. On constate par ailleurs que jusqu'à présent, les remplacements étaient surtout effectués par des personnes ayant une bonne dizaine d'années d'expérience. C'est moins le cas désormais, avec des free-lance affichant seulement deux-trois ans d'expérience. Signe supplémentaire que ce statut, dans lequel la liberté prime la stabilité, séduit la jeune génération. »
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